Le Front commun pour la transition énergétique demande une démarche plus exhaustive et une période de consultation qui ne se limite pas à l’été
Montréal, le 25 juin 2019 – Tout en se réjouissant du lancement de la démarche menant au prochain Plan d’électrification et de changements climatiques (PÉCC) annoncé par le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques le 18 juin dernier, le Front commun pour la transition énergétique fait valoir que cette démarche devrait être beaucoup plus exhaustive afin de mener à un plan complet et cohérent. Il souligne aussi que la période de consultation de la population et de dépôt des mémoires devrait inclure au moins le mois de septembre et non se limiter au mois d’août, alors qu’une grande partie des gens sont encore en vacances ou en reviennent tout juste.
Regroupant plus de 60 organisations citoyennes, environnementales, syndicales et communautaires, le Front commun pour la transition énergétique félicite le gouvernement du Québec d’avoir créé des groupes de travail diversifiés, incluant notamment des jeunes, pour se pencher sur cinq thématiques. Il souligne toutefois qu’outre les thèmes retenus – l’électrification, l’aménagement du territoire et l’adaptation aux changements climatiques, les bioénergies, le financement et la jeunesse – , la transition doit aussi se faire sur plusieurs autres fronts incontournables, à commencer par la sobriété énergétique qui devrait figurer en tête des stratégies de lutte au réchauffement climatique.
La restauration des sols, les pratiques agricoles, la reforestation, l’autosuffisance alimentaire et l’écologisation de l’alimentation font également partie des déterminants de la transition à aborder sans tarder, dans l’optique d’une progression rapide vers une société à zéro émission nette, tout comme la relocalisation et la circularité de l’économie, la décarbonisation des procédés industriels et des bâtiments ainsi qu’une réduction radicale des déchets à la source. Les enjeux touchant la gouvernance de la transition, la redevabilité, l’écofiscalité progressive, la protection des populations vulnérables, l’accompagnement de la main d’œuvre touchée par la sortie des énergies fossiles et l’accueil des migrants doivent aussi être pris en compte dès maintenant afin d’éviter une transition à la pièce, incohérente ou menant à des tensions sociales. Le Front commun réclame que ces enjeux soient inclus d’emblée dans les travaux menant au futur PECC et y fassent l’objet de stratégies claires et ambitieuses afin d’assurer une transition harmonieuse vers une société carboneutre plus résiliente et plus juste.
Le Front commun espère également que le gouvernement Legault rompra avec l’habitude du précédent gouvernement d’obliger la population à se mobiliser pendant l’été ou les vacances de fin d’année pour se faire entendre sur des sujets environnementaux importants. Il demande au ministre de prolonger la période de consultation du public au moins jusqu’à la fin de septembre 2019, afin que les personnes et groupes intéressés aient le temps de s’y préparer et que l’exercice ne passe pas inaperçu dans les médias.
Le comité de coordination du Front commun pour la transition énergétique :
Jean-Claude Balu, Alternative
Dominique Bernier, Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
Jean-François Boisvert, Coalition climat Montréal
Patrick Bonin, Greenpeace Canada
Nicolas Chevalier, Saut Montréal
Dominique Daigneault, Conseil central du Montréal métropolitain-CSN
Carole Dupuis, Mouvement écocitoyen UNEplanète
Frédéric Legault, La Planète s’invite au Parlement
Maude Prud’homme, Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE)
Patrick Rondeau, Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)