10 mai 2024
Dans la toile complexe de notre société capitaliste, un aspect crucial reste souvent ignoré : le travail invisible effectué principalement par les femmes. Ce travail, non rémunéré et souvent relégué aux marges de la reconnaissance sociale, est le pilier sur lequel repose notre économie et notre société dans son ensemble. Dans cet article, nous explorerons l’impact économique et social du travail invisible, les enjeux qu’il soulève et les moyens dont nous disposons pour demander un changement systémique vers une véritable justice sociale et économique.
Comprendre le travail invisible
Le travail invisible englobe une multitude de tâches essentielles à la survie et au fonctionnement de notre société, mais qui ne sont ni reconnues ni rémunérées à leur juste valeur. Parmi ces tâches, on retrouve :
- Les tâches domestiques telles que le ménage, la cuisine et la gestion du foyer.
- Les soins apportés aux membres de la famille, aux enfants, aux personnes malades ou âgées, ainsi que le soutien psychologique et émotionnel.
- Le travail non rémunéré au sein d’entreprises familiales, que ce soit dans une ferme, un commerce ou une entreprise dirigée par le conjoint.
- Les activités bénévoles et les stages non rémunérés, souvent associés à des domaines traditionnellement féminins et moins valorisés socio-économiquement.
Les enjeux du travail invisible
Dans l’imaginaire collectif, nous faisons une distinction entre le travail dites « productif », générateur de richesse, et le travail « reproductif », essentiel pour le maintien de la vie et de la force de travail, mais confiné au sein du foyer.
La sous-évaluation et l’invisibilisation de ce travail « reproductif » effectué majoritairement par les femmes entraînent de graves conséquences sociales et économiques, notamment :
- La perpétuation de la violence à l’égard des femmes, qui découle souvent de leur dépendance économique et sociale.
- La précarité financière et sociale des femmes, en particulier celles appartenant à des groupes marginalisés tels que les femmes rurales, racisées, immigrantes ou sous-scolarisées.
- Le renforcement des structures patriarcales, coloniales et racistes qui maintiennent les femmes dans des rôles subalternes et les privent de leur pleine autonomie.
- La perpétuation d’idées préconçues basées sur des constructions sociales obsolètes, qui limitent les possibilités des femmes et leur accès à des opportunités économiques et sociales équitables.
- La division sexuelle du travail, qui maintient les femmes confinées à des emplois moins rémunérés et moins valorisés socialement, tandis que les hommes accèdent à des postes plus prestigieux et mieux rémunérés, dans une économiste capitaliste qui valorise plus le développement des algorithmes que la production et préparation des aliments, par exemple.
Voici ce que notre feuille de route nous propose comme moyens d’action pour un changement systémique
Pour instaurer un changement systémique et créer une économie véritablement égalitaire et inclusive, nous devons agir collectivement et individuellement. Parmi les moyens dont nous disposons :
- Ne laisser personne derrière en s’assurant d’une transition porteuse de justice sociale.
- Instaurer de robustes mécanismes de compensation pour éviter que les ménages à revenus modestes subissent les coûts des politiques environnementales plus durement que les mieux nantis.
- Accompagner les entreprises pour permettre leur décarbonation ici plutôt que créer un cadre qui les amènerait à délocaliser leurs activités sans les décarboner et créer ainsi des fuites de carbone.
- Soutien au leadership et à la participation des groupes marginalisés (femmes, personnes racisées, autochtones, personnes en situation de pauvreté, etc.) dans les processus décisionnels locaux, nationaux et internationaux en lien avec le réchauffement climatique par l’application d’approches anti-oppressives.
- Réalisation systématique d’analyses comparatives entre les sexes plus (ACS+) ou d’analyses différenciées selon les sexes plus (ADS+) dans les démarches de planification, dans l’élaboration de politiques, de mesures et d’incitatifs économiques visant des changements de comportements.
- Adoption de mesures réglementaires et écofiscales progressives et justes assorties de mesures de compensation pour les personnes moins favorisées.
- Réduction des inégalités structurelles (accès aux ressources, à la terre, à l’éducation, à la santé, au logement, etc.) et défense des droits afin de permettre à tous et toutes de mieux faire face aux effets de la crise climatique.
Et bien d’autres…
Ensemble, en reconnaissant la valeur du travail invisible et en agissant pour le rendre visible et équitablement rémunéré, nous pouvons bâtir un avenir où chaque individu, quel que soit son genre, a la possibilité de s’épanouir pleinement dans une société juste et inclusive.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter ces ressources :
- https://www.cqmmf.org/index.html
- https://www.youtube.com/watch?v=Z3LRPXoYT-c&t=3772s
- Notre feuille de route
Invitation à l’événement : https://www.facebook.com/events/1003340401122649/
L’équipe du FCTÉ