Peggy Henry
« La crise écologique c'est aussi une occasion de repenser nos liens sociaux, repenser la société, repenser les injustices […] c'est comme un moteur pour moi. »
Trouver sa place
Peggy Henry est une personne au parcours éclectique. C’est son amour profond des êtres humains et son désir de les comprendre dans leurs différences qui l’a poussé à s’impliquer dans des organismes communautaires. C’est aussi sa connexion à la nature qui l’a par la suite amenée à travailler l’angle de la transition socio-écologique. Établir un espace de dialogue dans l’écoute et la bienveillance est pour elle une valeur primordiale et c’est ce qu’elle tente de mettre en place partout où elle va. Lorsque Peggy parle des moments clés de sa vie, c’est tout d’abord l’année qu’elle a passée en Chine qui lui vient à l’esprit. Elle y a réalisé l’ampleur des enjeux de pollution et, à son retour au Québec, elle a su qu’il était nécessaire de faire son possible pour aider à la construction d’un tissu social fort. Elle a travaillé dans quelques organismes communautaires qui touchent aux enjeux de sécurité alimentaire comme le Santropol Roulant, mais elle sentait le besoin d’accorder plus de place à la lutte environnementale dans son cheminement. C’est ce qui l’a poussée à faire une maîtrise en éco-conseil à Chicoutimi et à trouver sa place chez Chemin de Transition en 2021, tout d’abord comme chargée de projet et ensuite comme responsable de l’accompagnement aux Collectivités ZéN (zéro émission nette).
L’empathie comme moteur de changement
L’une des stratégies mises de l’avant par Peggy pour la transition est l’empathie. Elle considère que l’importance de cette notion est souvent sous-estimée. Se mettre à la place de l’autre pour essayer de le comprendre est selon elle une étape primordiale pour mener à du changement, ce qu’elle exprime ainsi:
« La crise écologique, c’est aussi une occasion de repenser nos liens sociaux, repenser la société, repenser les injustices […] c’est comme un moteur pour moi. »
C’est donc cette valeur qui la guide dans ses méthodes d’animation et de mobilisation dans son emploi pour l’organisation Chemin de Transition. Son type d’animation vise à rendre les rencontres efficaces et pertinentes en mettant les objectifs de la rencontre au clair et en instaurant de bonnes conditions pour le déroulement de cette dernière. Par exemple, l’une de ses techniques vise à déterminer quelles personnes vont être intéressées par un projet et à réfléchir à la meilleure manière de les faire participer à celui-ci. Peggy souligne que la transition socio-écologique est une démarche collective et qu’elle se doit donc d’être transparente et inclusive, d’où l’importance d’avoir une gouvernance participative et de bonnes stratégies de communication.
« Il faut arrêter de penser qu'il y a du monde qui va nous sauver »
Peggy sait que la crise climatique et les changements nécessaires pour s’y adapter sont inévitables, mais elle suggère de choisir la transition socio-écologique plutôt que de subir ces changements. Pour ce faire, elle affirme qu’il faut se départir de l’idée qu’un héros va venir nous sauver. Selon elle, ce dont la transition a besoin, ce n’est pas d’un leader, mais des collectivités qui arrivent à travailler de manière harmonieuse ensemble. Elle suggère de laisser nos différends de côté et de se concentrer à mettre les forces de chacun·e en commun. Chaque personne a une importance et peut amener du sien au mouvement, que ce soit en donnant de leur temps à des projets sociaux et/ou environnementaux, en tissant des liens avec les membres de leur communauté, en s’informant et en aidant leurs proches à s’informer, chaque geste compte pour que les collectivités se prennent en main. Peggy sait que le chemin vers un monde meilleur sera houleux, mais elle a espoir qu’un jour toutes les initiatives au sein de la transition socio-écologique seront mises en lumière et que les changements proposés deviendront la nouvelle normalité.